samedi 2 mai 2020

Géographie et onomastique oniriques

Géographie et onomastique oniriques

Quelles étranges choses nous donne parfois à voir l'univers onirique. Je suis toujours réticent à l'idée que ces choses merveilleuses ou inquiétantes qui apparaissent dans nos rêves ne seraient que des créations de notre cerveau, un bricolage abstrait tiré du monde réel. Cette hypothèse manque cruellement de "glam" ou de "magie" à mes yeux.

J'ai personnellement le ressenti qu'il existe plusieurs "strates" dans nos rêves, chacune d'entre elles étant plus ou moins proches de la "réalité matérielle" dans laquelle nous vivons lorsque nous sommes à l'état éveillé.


J'ai le souvenir très clair de certains lieux récurrents dans plusieurs de mes rêves. Certains sont situés à proximité de lieux réels, mais leur géographie est singulièrement différente (ruines, chaînes de montagnes, temples qui ne s'y trouvent pas dans la réalité). Parfois, la Nature y est également différente et on y aperçoit une faune différente de la réalité. L'un de mes lieux oniriques récurrents est la magnifique maison où vivent mes grands-parents. Celle-ci est suffisamment jolie en tant que telle, et j'y ai passé de nombreux jours heureux de mon enfance. Je rêve de cet endroit assez régulièrement et si la disposition centrale du lieu est invariable, je découvre bien souvent bien des surprises en explorant ses alentours dans le monde onirique. Dans mes rêves, il s'y trouve par exemple une chaîne de montagnes lointaines, systématiquement au même endroit. Ces montagnes sont absentes dans le monde "réel" mais le souvenir que j'en ai est si vivace que lorsque je me rends chez mes grands-parents, je dois toujours vérifier si je n'aperçois pas de cimes enneigées au loin. Les alentours oniriques de cette maison familiale recèlent bien d'autres secrets. Certains qui ne sont présent que le temps d'un rêve : une plage, un plateau couvert d'arbres et de serpents... D'autres reviennent dans plusieurs rêves : un temple païen au milieu du bois proche, des sentiers menant à un énorme lac où se déversent de hautes cascades... Toutefois, c'est un lieu associé à l'enfance et à une forte imagination, et je pourrais admettre qu'il s'agit peut-être d'une construction mentale.

Il y a toutefois des rêves qui ne semblent s'inspirer d'aucun élément de notre monde réel, et dont le souvenir est pourtant plus vivaces que certains évènements que nous avons vécus. Un restaurant accroché au bord d'une mer pourpre, un horizon de montagnes de cristal sous des cieux éclairés par la lumière réfléchie d'une énorme planète flottant dans l'éther... Peut-être que mon esprit recompose ces "souvenirs" à chaque fois que j'y repense, et que leur vivacité n'est qu'une impression... Pourtant leurs images sont "stables" et je n'ai pas le sentiment de me mentir à moi-même en me remémorant ces paysages incroyables de la même manière.

Une autre chose qui m'intéresse toujours beaucoup dans l'exploration de l'univers onirique, ce sont les noms des lieux, des choses, et parfois même des évènements.
Je suis retombé sur cette liste de noms qui viennent directement de mes rêves consignés sur le site de l'Onironaute :


Culture Syda :
(nf) Nom donné à un chewing-gum fabriqué en Afrique, en écrasant un cafard sur un arbre avec un chewing-gum aux fruits rouges. Un cocon se forme, et la résine de l'arbre vient décomposer le cafard et lui donne ce goût si particulier (Source).

Masda :
(np) Ville autrichienne (Source)
Ostrada :
(np) Ville autrichienne (Source)
Potion de Hautecuque :
(nf) Café (Source) (en réalité, c'était plus une sorte de boisson énergisante)

Procebe :
(nm) Grave intolérance au vent, mettant les personnes atteintes en danger de mort s'ils sont exposés à des rafales de plus de 35 km/h. Un remède existe, mais il est extrêmement cher. (Source)

Skolow :
(nf) Vieille tradition rurale, considérant de battre à mort un animal considéré vertueux, pour que les participants récupèrent ses caractéristiques (Source)

 Stregas :
(nf) Ombres costumées et masquées comme pour le carnaval de Venise, aux corps de femmes. Elles vendent des assiettes sublimes dont le motif hypnotise les gens. (Source)

 Woodrior :
(np) Transformation en forme d'être en bois, avec un tronc comme torse, une tête sculptée dans du bois, et des branches comme bras, parlant anglais : "I am Woodrior, half wood, half a warrior !" (Source)

 Yamsrenarvo :
(nm) Jeu de société japonais (Source)


Je trouve amusante la proximité, symbolique mais approximative, de certains noms avec le monde réel. Le Yamsrenarvo est l'exemple le plus criant de proximité avec le monde réel : il est très probablement inspiré du "Yams" ; et quoique je n'aie jamais joué à ce jeu, j'ai dû entendre son nom à un moment avant de "composer" ce jeu étrange dans un rêve.
La proximité est également assez évidente dans le cas des "villes autrichiennes" (sonorités étrangères, entre le germanique et le slave), des Stregas (inspiration des Striges ?) ou de la Skolow (je pourrais tout à fait "activement" imaginer une fête païenne avec un nom du genre si j'écrivais de la fantasy ou un récit dans une Pologne fantastique).
Toutefois, je suis loin d'être sûr que mon imagination "éveillée" aurait pu inventer des choses aussi farfelues que le Procebe, la Culture Syda ou encore le Woodrior (avec en plus cette phrase totalement ridicule en anglais).


Un peu plus récemment, en juin 2018, j'ai fait deux rêves où des mots étranges apparaissaient ou m'étaient murmurés. Dans le premier, je survolais un paysage gothique avec une forêt très sombre couverte de ronces, et j'entendais une voix qui me donnait son nom, et je savais d'emblée comment l'écrire : Vidrel-Nath.
Dans le second, je trouvais une pièce très ancienne en métal. Cela m'arrive souvent de trouver ce type de trésor dans mes rêves, mais cette fois-ci l'image était tellement nette que j'ai pu examiner la pièce, qui représentait un motif ésotérique indescriptible accompagné de trois mots : Taliel, Kvar, Menoh. Le souvenir de ce rêve était limpide, et dès mon réveil je me suis empressé d'écrire ces trois mots afin de pouvoir les rechercher plus tard et de les anagrammer.

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